DIVERSITÉ VIRALE ET PECHE ANTIGENIQUE ORIGINEL
Comme mentionné ci-dessus, le phénomène d’OAS relève d’une compétition pour l’antigène entre lymphocytes B naïfs et mémoire. Dès lors, il faut une certaine similarité entre les souches microbiennes pour que ce phénomène s’observe.
On se retrouve en effet dans un effet de balance entre (i) réponse dirigée contre des antigènes conservés (la partie « Stalk » de l’hémagglutinine (HA) de la grippe) permettant d’avoir une protection croisée mais moins efficiente et (ii) réponse contre des antigènes variables (tête de l’HA) plus efficace en termes de protection.
Dans le cas de la grippe, plusieurs séquences d’infection/infection peuvent être envisagées (5) :
- "1" des infections homologues mono-sous-types (ex : sH1N1 --> sH1N1) ;
- "2" des infections hétérologues mono-sous-types (ex : sH1N1 -->2009 H1N1) ;
- "3" des infections hétéro-sous-typiques (sH1N1 --> H3N2)
- "4" des infections hétérotypiques (ex : sH1N1 --> virus de type B).
Le phénomène d’OAS ne s’observera que dans la situation "2" : les lymphocytes B mémoire générés lors d'un contact antérieur avec le virus de grippe avec des spécificités dirigées contre la partie conservée de HA (Stalk) sont rappelés de préférence à l'établissement de nouveaux anticorps qui seraient spécifiques de nouveaux épitopes de la tête de l'hémagglutinine.
Ce qui s’observe après infection, s’observe également après vaccination.
Ainsi Sodwoskri et al. ont pu rapporter l’impact clinique négatif d’une vaccination répétée avec un vaccin H3N2 (clade 3C.1) sur l’infection par une souche proche H3N2 (clade 3C.2a) durant l’épidémie de grippe de la saison 2014-2015 au Canada (6).