NIRSEVIMAB un vaccin contre la bronchiolite du nourrisson, vraiment ?
- Public cible : étudiants, grand public
- Temps de lecture : 2 min
- Un article relu par le Pr Sylvain DUBUCQUOI (Lille) et le Dr Chloé BOST (Toulouse)
Le 16 septembre 2022, l’agence européenne du médicament a autorisé la mise sur le marché du Beyfortus® pour la prévention des infections par le Virus Respiratoire Syncitial (VRS). Ce virus est l’une des premières causes d’infections des voies respiratoires basses chez le nourrisson, comme la bronchiolite ou la pneumonie, conduisant à de nombreuses hospitalisations.
Présenté comme un vaccin dans la presse, le Beyfortus® ou Nirsevimab est en réalité un anticorps monoclonal ciblant la protéine de fusion (F) du VRS. L’anticorps stabilise la protéine F sous une forme nommée « pré-fusion », incapable de fusionner la membrane de la particule virale avec celle de la cellule hôte. Ainsi, le Nirsevimab bloque l’entrée du virus dans nos cellules et prévient l’infection, de façon bien plus efficace (50 fois plus) que l’anticorps Palivizumab actuellement utilisé pour prévenir les formes graves de bronchiolite chez les grands prématurés. Comparativement à nos anticorps retrouvés dans la circulation sanguine, le Nirsevimab a une durée de vie prolongée, environ 4 fois plus longue. Pour obtenir cet effet, les chercheurs ont modifié une section de l’anticorps améliorant ainsi son recyclage. En moyenne, la moitié des taux d’anticorps Nirsevimab est éliminée en 70 à 100 jours. Moins de dégradation, plus de recyclage : telle est la clé de la longévité du Nirsevimab ! Ainsi, une seule injection de Nirsevimab permet de protéger les nourrissons pendant toute la saison de circulation du virus, à savoir de décembre à mars.
Ce procédé, appelé immunisation passive, est bien différent de la vaccination puisqu’il n’induit pas de réponse de notre système immunitaire. Sans réponse active de sa part, notre système immunitaire ne développe pas de mémoire. Une fois l’anticorps éliminé, la protection n’est donc plus assurée. Cette stratégie d’immunisation passive, astucieuse pour le VRS qui ne pose principalement problème que la première année de vie, n’est cependant pas applicable à d’autres maladies infectieuses pour lesquelles la protection doit être assurée en continu.
Bien qu'approuvé par l'agence européenne du médicament, le Nirsevimab ne sera pas disponible pour l'hiver 2022-2023. Dès l'automne 2023, l'ensemble des nourrissons nés à terme ou prématurés pourront recevoir le Nirsevimab en dose unique (adaptée selon le poids de l'enfant) avant le début de la saison épidémique à VRS.
Une bronchiolite est une inflammation des bronchioles pulmonaires, les plus petites ramifications des voies respiratoires. Bien connu chez les nourrissons, le VRS peut également être responsable de pneumonie chez les personnes âgées ou les personnes immunodéprimées (ayant un système immunitaire affaibli).
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