Le FcRn qu’est-ce que c’est ?
Le récepteur néonatal pour le fragment cristallisable (Fc) des IgG (FcRn) est un récepteur qui se distingue moléculairement, génétiquement et fonctionnellement des Fc gamma Receptors (FcgR) classiques (FcgRI, FcgRIIA, FcgRIIB, FcgRIIC, FcgRIIIA, FcgRIIIB chez l’Homme).
Il fait partie des homologues du CMH de classe I, est associé à la bêta2-microglobuline, mais n’a pas de cavité pour loger un peptide antigénique. C’est son implication dans le transfert passif des IgG de la mère au nouveau-né qui lui a valu d’être nommé ainsi, mais il est présent toute la vie, dans de nombreux tissus.
Son existence avait été supposée par Brambell en 1964 pour expliquer les phénomènes de saturation lors de l’injection de fortes doses d’IgG (accroissement du catabolisme à forte dose) avant d’être caractérisé chez le rongeur en 1984 ; il est donc parfois dénommé aussi récepteur de Brambell.
Il présente de nombreuses différences avec les Fc gamma R. Tout d’abord, il est exprimé par de très nombreux types cellulaires comme les cellules épithéliales, endothéliales et de nombreuses cellules myéloïdes et lymphoïdes. Son site de fixation sur le Fc de l’IgG est différent de celui des autres FcgR ; ces derniers se lient, comme le C1q, au niveau de la « petite charnière » de l’IgG (jonction charnière-CH2), tandis que le FcRn se lie à la jonction CH2-CH3, comme la protéine A du staphylocoque.
Conséquence concrète de cette différence de site, la glycosylation du Fc peut affecter les fonctions effectrices des anticorps mais n’impacte pas la liaison au FcRn.
Cela est important pour les anticorps et protéines de fusion Fc thérapeutiques aglycosylés (romiplostim, atézolizumab, eptinezumab, etc.). Autre particularité, la liaison au FcRn est également dépendante du pH, c’est-à-dire que les IgG ne se lient au FcRn qu’à pH acide (~6) mais qu’elles se dissocient à pH physiologique (7,4), dans le milieu extracellulaire.