Bactéries ou virus, même combat !
En revanche, les agents pathogènes n’exprimant pas les ligands activateurs des lymphocytes MAIT, en particulier les virus, semblent hors champ d'action de ce type de cellules.** Et pourtant…**
Une équipe scientifique néo-zélandaise a récemment publié des travaux mettant en avant le potentiel de manipulation des lymphocytes MAIT dans un contexte de vaccination anti-virale. Dans une approche originale, ces chercheurs ont en effet montré chez la souris que la stimulation des lymphocytes MAIT augmente l’immunogénicité des antigènes présents dans leur environnement, c’est-à-dire l’intensité de la réponse immune contre des protéines virales, permettant à terme, l’obtention d’une réponse anticorps protectrice.
Pour cela, les auteurs ont co-administré par voie intra-nasale le 5-OP-RU avec des protéines recombinantes spécifiques du virus Influenza (hémagglutinine HA), ou du Sars-Cov2 (domaine RBD de la protéine Spike).
Comme attendu, l’administration des protéines virales seules n’induit pas d’anticorps spécifiques, en raison de l’absence d’activation des cellules de l’immunité innée (telles que les cellules dendritiques qui sont les principales APC). En revanche, la co-administration du 5-OP-RU permet d’induire une réponse anticorps d’une amplitude similaire à celle obtenue à l’aide d’un adjuvant commercial à base de Squalène (MF59).
Les anticorps anti-RBD obtenus sont neutralisants in vitro, et les anticorps anti-HA protègent efficacement les souris contre une infection par le virus Influenza.
Les chercheurs démontrent aussi que les lymphocytes MAIT sont bien activés et prolifèrent au niveau pulmonaire suite à cette administration intra-nasale. De plus, cette action est bien nécessaire à l’effet du 5-OP-RU, puisque l’effet est perdu en absence de lymphocytes MAIT (chez des souris déficientes pour MR1).