Les résultats
Principaux résultats de l'étude
De manière générale, les auteurs ont mesuré un très faible niveau d'émergence de nouvelles autoréactivités chez les sujets immunisés par le vaccin à ARN (groupe 1 : 1.45% de nouvelles réactivités), que les patients souffrent de maladies auto-immunes (MAI) ou non.
Ces chiffres sont tout à fait comparables à ceux observés dans la cohorte d'individus non vaccinés (sains ou souffrant de MAI).
En revanche, ils ont observé que la moitié des individus développant la COVID-19 modérée à sévère, développent au moins une nouvelle autoréactivité dans les 2 mois qui suivent l'infection.
Au total c'est 5.18% de nouvelles réactivités mesurées dans ce groupe de patients (groupe 3).
Les facteurs de risque pour développer de nouvelles réactivités sont : sexe féminin, âge élevé et score de gravité de la maladie élevé.
Dans le groupe 4 (patients ayant développé une myocardite dans les suites immédiates de la vaccination), les auteurs de cette étude n'observent pas plus d'auto-anticoprs que dans les groupes contrôles.
Selon les auteurs ces résultats sont comparables à ceux déjà publiés et rapportant le risque de développer des auto-anticorps après l'infection par le SARS-Cov2. Ils soulignent d'ailleurs que pour le groupe de patients ayant développé la COVID-19, l'étude de suivi de l'émergence des autoréactivités a été moins longue que celle des individus vaccinés (2 mois versus 4 mois) et que le nombre d'auto-antigènes cibles était également moindre (2 777 dans le groupe 3 versus 6 183 dans les autres groupes (1/2 et 4)).
Résultats accessoires
Chez les patients du groupe 1 souffrant de MAI, certains étaient sous traitement, dont thérapie déplétive anti-CD20 (patients souffrant de SEP), ou anti TNF (patients souffrant de PR).
La majorité de ces patients développent une réponse vaccinale, mais fait intéressant, parallèlement au test ELISA classique ou REAL mesurant le développement d'Ac anti RBD, les auteurs ont développé une approche d’évaluation des capacités de neutralisation des anticorps vaccinaux. Deux résultats :
- il n’y a pas de corrélation entre les titres des Ac (ELISA ou REAP) et les capacités de neutralisation,
- Les anticorps des patients sous anti-CD20 mais aussi sous anti-TNF n’ont qu’une faible capacité de neutralisation. Les auteurs en concluent que la mesure du titre des anticorps anti SARS-Cov2 n’est pas toujours un bon reflet de la capacité de protection.